La procédure d’annonce légale de liquidation EURL : Guide complet pour entrepreneurs

La liquidation d’une EURL représente une étape juridique majeure dans la vie d’une entreprise. Cette procédure, encadrée par des règles strictes, nécessite la publication d’une annonce légale pour informer les tiers de la dissolution de la structure. Les entrepreneurs confrontés à cette situation doivent maîtriser les aspects techniques, juridiques et financiers de cette démarche pour éviter tout risque contentieux. Ce guide approfondi détaille l’ensemble du processus d’annonce légale de liquidation d’une EURL, depuis la décision de dissolution jusqu’à la radiation définitive, en passant par les obligations publicitaires spécifiques.

Comprendre le cadre juridique de la liquidation d’une EURL

La liquidation d’une Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée s’inscrit dans un cadre légal précis, défini principalement par le Code de commerce. Cette procédure intervient après la dissolution de la société et constitue une phase transitoire avant sa disparition définitive. Durant cette période, la personnalité morale de l’EURL subsiste pour les besoins de la liquidation, comme le prévoit l’article L.237-2 du Code de commerce.

Pour comprendre pleinement le processus de liquidation, il faut distinguer trois phases fondamentales : la dissolution, la liquidation proprement dite, et la radiation. Chacune de ces étapes comporte des obligations spécifiques en matière d’annonces légales.

Distinction entre dissolution et liquidation

La dissolution constitue l’acte juridique qui met fin à l’existence sociale de l’entreprise. Elle peut résulter d’une décision volontaire de l’associé unique, de l’arrivée du terme prévu dans les statuts, ou être prononcée judiciairement. Cette décision n’entraîne pas la disparition immédiate de la société, mais ouvre la phase de liquidation.

La liquidation, quant à elle, représente l’ensemble des opérations destinées à réaliser l’actif, apurer le passif et répartir le boni de liquidation éventuel. Pendant cette période, l’EURL conserve sa personnalité morale, mais sa dénomination sociale doit être suivie de la mention « société en liquidation ».

Le Code civil, en son article 1844-8, précise que la personnalité morale de la société subsiste pour les besoins de la liquidation jusqu’à la publication de la clôture de celle-ci. Cette distinction est fondamentale car elle détermine les obligations en matière de publicité légale.

Fondements légaux des annonces légales

Les obligations de publicité lors d’une liquidation trouvent leur source dans plusieurs textes :

  • L’article R.210-11 du Code de commerce qui impose la publication d’un avis dans un journal d’annonces légales
  • Le décret n°2007-431 du 25 mars 2007 relatif à la publication des actes des sociétés
  • L’article 1844-8 du Code civil concernant la personnalité morale pendant la liquidation

Le non-respect de ces obligations de publicité peut entraîner l’inopposabilité des actes aux tiers, voire engager la responsabilité personnelle du liquidateur. La Cour de cassation a régulièrement rappelé l’importance de ces formalités, notamment dans un arrêt de la chambre commerciale du 12 février 2013, où elle a jugé que le défaut de publication rendait inopposable aux créanciers la dissolution d’une société.

La maîtrise du cadre juridique constitue donc un prérequis indispensable avant d’entamer toute démarche de liquidation d’une EURL. Elle permet d’anticiper les obligations, de respecter les délais légaux et d’éviter des contentieux ultérieurs.

Les étapes préalables à la publication de l’annonce légale

Avant de procéder à la publication d’une annonce légale de liquidation, plusieurs étapes préparatoires s’avèrent nécessaires. Ces démarches conditionnent la validité de la procédure et doivent être accomplies avec rigueur.

La décision de dissolution

La première étape consiste en la prise de décision formelle de dissoudre l’EURL. Cette décision relève de la compétence exclusive de l’associé unique, qui doit l’acter par écrit. Ce document, appelé procès-verbal de dissolution, doit contenir plusieurs mentions obligatoires :

  • L’identification complète de la société (dénomination, forme, siège social, numéro SIREN)
  • La date et le lieu de la décision
  • Le motif précis de la dissolution (arrivée du terme, volonté de l’associé unique, cause statutaire)
  • La nomination du liquidateur avec ses pouvoirs détaillés
  • L’adresse de la liquidation où sera conservée la correspondance

Ce procès-verbal doit être daté et signé par l’associé unique. Sa rédaction mérite une attention particulière car il servira de base pour toutes les formalités ultérieures, notamment l’annonce légale. Une erreur ou une omission à ce stade peut compromettre l’ensemble de la procédure.

La désignation du liquidateur

Le choix du liquidateur représente une décision stratégique majeure. Dans une EURL, l’associé unique peut se désigner lui-même comme liquidateur ou nommer un tiers (expert-comptable, avocat, mandataire judiciaire). Cette désignation doit figurer expressément dans le procès-verbal de dissolution.

Les pouvoirs du liquidateur doivent être clairement définis. Ils comportent généralement :

  • La réalisation de l’actif (vente des biens mobiliers et immobiliers)
  • Le règlement du passif (paiement des créanciers)
  • La gestion des contrats en cours (résiliation, transfert)
  • L’accomplissement des formalités légales et fiscales

La jurisprudence considère que le liquidateur est investi des pouvoirs les plus étendus pour mener à bien sa mission, sauf limitations expressément prévues dans l’acte de nomination. Un arrêt de la Cour de cassation du 15 mars 2017 a précisé que le liquidateur agit comme le représentant légal de la société en liquidation.

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La préparation des documents comptables

Avant toute publication, il convient de préparer un état comptable précis de la société. Cette étape nécessite l’établissement d’un bilan de liquidation qui dresse l’inventaire complet des actifs et passifs de l’entreprise.

Ce document, généralement établi avec l’aide d’un expert-comptable, permet d’évaluer la situation financière réelle et d’anticiper le déroulement de la liquidation. Il sert notamment à déterminer si la société dispose d’actifs suffisants pour désintéresser l’ensemble des créanciers.

Dans le cas d’une EURL dont la situation financière est compromise, il peut être préférable d’opter pour une procédure collective plutôt qu’une liquidation amiable. Cette analyse préalable permet d’éviter l’engagement de la responsabilité personnelle de l’associé unique ou du liquidateur en cas d’insuffisance d’actif.

Ces étapes préalables, bien que chronophages, constituent le socle d’une procédure de liquidation sécurisée juridiquement. Elles permettent de préparer efficacement la rédaction et la publication de l’annonce légale, étape visible de ce processus complexe.

Rédaction et contenu de l’annonce légale de liquidation

La rédaction de l’annonce légale représente une étape technique qui obéit à des règles strictes. Le contenu de cette publication doit respecter un formalisme précis pour garantir sa validité juridique et son efficacité informative.

Les mentions obligatoires de l’annonce

L’annonce légale de liquidation d’une EURL doit impérativement comporter certaines informations, conformément aux dispositions du Code de commerce. Ces mentions obligatoires sont :

  • La dénomination sociale complète suivie de la mention « société en liquidation »
  • La forme juridique (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée)
  • Le montant du capital social
  • L’adresse du siège social
  • Le numéro d’immatriculation au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) avec la ville du greffe
  • La date de la décision de dissolution
  • La cause de la dissolution (anticipée volontaire dans la plupart des cas)
  • L’identité complète du liquidateur (nom, prénom, adresse)
  • L’adresse de la liquidation où seront adressées la correspondance et notifiés les actes

Ces informations doivent être présentées de manière claire et précise. Toute omission ou erreur peut constituer un motif de refus par le journal d’annonces légales ou, plus grave encore, entacher la validité juridique de la procédure.

Formulation type et exemples

Pour faciliter la rédaction, voici un modèle de formulation couramment utilisé :

« [Dénomination sociale], EURL au capital de [montant] euros, Siège social : [adresse complète], RCS [ville] [numéro]. Par décision de l’associé unique en date du [date], il a été décidé la dissolution anticipée de la société à compter du [date effective] et sa mise en liquidation amiable. [Nom et prénom], demeurant [adresse], a été nommé liquidateur. Le siège de la liquidation est fixé à [adresse]. C’est à cette adresse que la correspondance devra être envoyée et que les actes relatifs à la liquidation devront être notifiés. Le dépôt des actes et pièces relatifs à la liquidation sera effectué au RCS de [ville]. »

Ce modèle peut être adapté selon les spécificités de chaque situation, notamment en cas de liquidation judiciaire ou de nomination d’un liquidateur professionnel.

Les erreurs courantes à éviter

La pratique révèle plusieurs erreurs fréquentes qui peuvent compromettre la validité de l’annonce :

  • L’omission de la mention « société en liquidation » après la dénomination sociale
  • L’imprécision concernant l’identité ou l’adresse du liquidateur
  • La confusion entre la date de la décision de dissolution et la date d’effet de celle-ci
  • L’absence de précision sur l’adresse de liquidation
  • Des informations erronées concernant le capital social ou le numéro RCS

Ces erreurs peuvent entraîner un rejet de la publication par le journal d’annonces légales ou, plus grave, une contestation ultérieure de la procédure. La jurisprudence montre que les tribunaux sont particulièrement attentifs au respect de ces formalités, considérées comme protectrices des droits des tiers.

Un arrêt de la Cour d’appel de Paris du 7 septembre 2018 a invalidé une procédure de liquidation au motif que l’annonce légale ne mentionnait pas clairement l’adresse de liquidation, empêchant ainsi les créanciers d’exercer leurs droits.

La rédaction de l’annonce légale nécessite donc une attention particulière et une connaissance précise des exigences légales. Dans les situations complexes, le recours à un professionnel du droit (avocat spécialisé ou notaire) peut s’avérer judicieux pour sécuriser cette étape déterminante.

Processus de publication et coûts associés

Une fois l’annonce légale rédigée conformément aux exigences juridiques, il convient de procéder à sa publication. Cette étape obéit à des règles spécifiques concernant le choix du support, les délais à respecter et les coûts à prévoir.

Choix du journal d’annonces légales

La publication doit impérativement être effectuée dans un journal d’annonces légales (JAL) habilité. Cette habilitation est délivrée annuellement par la Préfecture du département où est situé le siège social de l’EURL. La liste des journaux habilités est publiée chaque année sur le site de la préfecture concernée.

Deux critères principaux guident le choix du support :

  • La compétence territoriale : le journal doit être habilité dans le département du siège social
  • Le coût de la publication, qui peut varier significativement d’un journal à l’autre

Il existe deux types de supports : les journaux spécialisés dans les annonces légales (comme Les Affiches Parisiennes, Le Quotidien Juridique) et les journaux d’information générale disposant d’une rubrique dédiée (comme Le Figaro ou certains quotidiens régionaux).

En pratique, les plateformes en ligne spécialisées comme Infogreffe ou Légalife facilitent cette démarche en proposant un service intégré de rédaction et de publication dans le journal approprié.

Tarification et facteurs de variation

Le coût d’une annonce légale de liquidation d’EURL varie selon plusieurs paramètres :

  • Le département de publication (les tarifs étant généralement plus élevés en région parisienne)
  • La taille de l’annonce, calculée en nombre de lignes ou de caractères
  • Le journal choisi, certains supports pratiquant des tarifs plus compétitifs
  • Les éventuelles options (mise en page spécifique, publication sur le site internet du journal)
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Depuis l’arrêté du 19 novembre 2021, les tarifs sont encadrés par la loi. Ils sont fixés à un montant forfaitaire par caractère ou ligne selon les départements. En moyenne, le coût d’une annonce légale de liquidation se situe entre 150 et 300 euros TTC.

À ce coût direct s’ajoutent d’autres frais liés à la procédure globale :

  • Les frais de greffe pour l’enregistrement de la dissolution (environ 195 euros)
  • Les honoraires éventuels de rédaction si l’on recourt à un professionnel
  • Le coût d’une seconde publication lors de la clôture de liquidation

Délais de publication et justificatifs

La publication doit intervenir dans un délai d’un mois à compter de la décision de dissolution. Ce délai est impératif car il conditionne l’opposabilité de la dissolution aux tiers.

Le processus de publication se déroule généralement comme suit :

  • Transmission de l’annonce au journal (par courrier, email ou via une plateforme dédiée)
  • Règlement des frais de publication
  • Vérification du contenu par le journal
  • Publication effective (généralement sous 24 à 72 heures après validation)
  • Réception d’un justificatif de parution

Ce justificatif de parution revêt une importance capitale car il constitue la preuve de l’accomplissement de la formalité. Il doit être conservé et joint au dossier déposé au greffe du tribunal de commerce.

Certains journaux proposent désormais une version numérique certifiée de ce justificatif, reconnue par les greffes. Cette dématérialisation facilite les démarches ultérieures, notamment le dépôt au Registre du Commerce et des Sociétés.

La maîtrise du processus de publication, tant dans ses aspects techniques que financiers, permet d’optimiser cette étape et d’éviter des retards préjudiciables dans le déroulement global de la liquidation.

Formalités complémentaires post-publication

La publication de l’annonce légale ne constitue qu’une étape dans le processus global de liquidation d’une EURL. Elle doit être complétée par diverses formalités administratives, fiscales et comptables qui permettront de finaliser la procédure et d’obtenir la radiation définitive de la société.

Dépôt au greffe et mise à jour du RCS

Dans les 30 jours suivant la publication de l’annonce légale, le liquidateur doit procéder au dépôt d’un dossier complet auprès du greffe du tribunal de commerce dont dépend le siège social de l’EURL.

Ce dossier doit comporter :

  • Le formulaire M2 (déclaration de modification) dûment complété
  • L’original du procès-verbal de dissolution
  • L’exemplaire original du journal contenant l’annonce légale (ou son attestation numérique)
  • Un chèque correspondant aux frais de greffe
  • Une pièce d’identité du liquidateur
  • Un justificatif de domicile pour le siège de la liquidation

Suite à ce dépôt, le greffier procède à la mise à jour du Registre du Commerce et des Sociétés. L’EURL apparaît désormais avec la mention « en liquidation » et le nom du liquidateur est indiqué. Un extrait Kbis actualisé peut être demandé pour attester de cette nouvelle situation juridique.

Obligations comptables et fiscales spécifiques

La dissolution de l’EURL et sa mise en liquidation entraînent des obligations comptables et fiscales particulières :

Sur le plan comptable :

  • Établissement d’un bilan de clôture à la date de dissolution
  • Tenue d’une comptabilité de liquidation
  • Production de comptes annuels pendant toute la durée de la liquidation

Sur le plan fiscal :

  • Déclaration de cessation d’activité auprès du Service des Impôts des Entreprises (SIE) dans les 30 jours
  • Dépôt d’une déclaration de résultats pour la période allant du début de l’exercice à la date de dissolution
  • Déclaration spéciale des plus-values réalisées lors de la dissolution (formulaire 2039)
  • Régularisation de la TVA sur les immobilisations et stocks

Le non-respect de ces obligations peut entraîner des pénalités fiscales et compromettre la bonne fin de la liquidation. Un accompagnement par un expert-comptable s’avère souvent nécessaire pour sécuriser ces aspects techniques.

Réalisation des opérations de liquidation

Une fois les formalités de publicité accomplies, le liquidateur peut entamer les opérations concrètes de liquidation, qui consistent principalement à :

  • Réaliser l’actif (vente des biens, recouvrement des créances)
  • Apurer le passif (paiement des dettes sociales)
  • Résilier les contrats en cours (bail commercial, contrats de travail)
  • Clôturer les comptes bancaires après apurement

Ces opérations peuvent s’étendre sur plusieurs mois, voire plusieurs années pour les situations complexes. Pendant toute cette période, le liquidateur doit agir dans l’intérêt de la société et des créanciers, sous peine d’engager sa responsabilité personnelle.

La jurisprudence a précisé l’étendue de cette responsabilité, notamment dans un arrêt de la Cour de cassation du 20 juin 2018, qui a condamné un liquidateur pour avoir négligé le recouvrement d’une créance, causant ainsi un préjudice aux créanciers sociaux.

Pour finaliser le processus, une fois toutes les opérations de liquidation achevées, le liquidateur doit convoquer l’associé unique pour qu’il approuve les comptes de liquidation et prononce la clôture de liquidation. Cette décision fera l’objet d’une seconde annonce légale et d’un nouveau dépôt au greffe en vue de la radiation définitive.

L’articulation harmonieuse de ces différentes formalités post-publication conditionne la réussite de la procédure et la sécurité juridique de l’associé unique après la disparition de l’EURL.

Stratégies pour une liquidation optimisée

Au-delà des aspects purement techniques et juridiques, la liquidation d’une EURL peut être optimisée par l’adoption de stratégies pertinentes. Ces approches permettent de minimiser les coûts, de réduire les délais et de sécuriser l’ensemble du processus.

Anticiper et planifier la liquidation

La réussite d’une procédure de liquidation repose en grande partie sur sa préparation en amont. Cette anticipation se traduit par plusieurs actions concrètes :

  • Réaliser un audit préalable de la situation juridique, comptable et fiscale de l’EURL
  • Identifier et régulariser d’éventuelles anomalies avant d’entamer la procédure
  • Établir un calendrier prévisionnel des opérations
  • Préparer à l’avance les documents nécessaires aux différentes étapes
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Cette planification permet d’éviter les mauvaises surprises et les blocages procéduraux. Elle facilite notamment la rédaction de l’annonce légale, qui pourra s’appuyer sur des informations vérifiées et cohérentes.

Dans certains cas, il peut être judicieux de procéder à des opérations préalables comme la cession d’actifs, le remboursement anticipé de certaines dettes ou la résiliation progressive des contrats en cours. Ces mesures préparatoires simplifient les opérations de liquidation proprement dites.

Recourir aux services de professionnels spécialisés

Bien que représentant un coût supplémentaire, l’accompagnement par des professionnels spécialisés constitue souvent un investissement rentable. Trois types d’intervenants peuvent apporter une valeur ajoutée significative :

L’avocat spécialisé en droit des sociétés : Il sécurise les aspects juridiques de la procédure, rédige les actes et veille au respect des formalités. Son expertise s’avère particulièrement précieuse pour la rédaction de l’annonce légale et la gestion des relations avec les créanciers.

L’expert-comptable : Il établit les comptes de dissolution et de liquidation, prépare les déclarations fiscales spécifiques et optimise le traitement des actifs et passifs. Sa connaissance des règles comptables propres aux liquidations permet d’éviter des erreurs coûteuses.

Le mandataire en formalités : Ce professionnel prend en charge l’ensemble des démarches administratives, de la publication de l’annonce légale jusqu’à la radiation. Son intervention garantit le respect des délais et la conformité des documents déposés.

Le choix de ces intervenants doit s’effectuer en fonction de la complexité du dossier et des enjeux financiers. Pour une EURL sans salarié, avec peu d’actifs et de dettes, un accompagnement limité peut suffire. En revanche, une situation complexe justifie pleinement un dispositif d’assistance complet.

Gestion optimale des délais et des coûts

La maîtrise des délais et des coûts constitue un enjeu majeur dans toute procédure de liquidation. Plusieurs leviers d’optimisation peuvent être actionnés :

Pour les délais :

  • Préparer simultanément tous les documents nécessaires aux différentes étapes
  • Privilégier les journaux d’annonces légales offrant des délais de publication courts
  • Anticiper les éventuelles demandes complémentaires du greffe
  • Utiliser les plateformes dématérialisées pour accélérer les échanges

Pour les coûts :

  • Comparer les tarifs des différents journaux d’annonces légales habilités
  • Optimiser la rédaction pour limiter le nombre de caractères facturables
  • Regrouper certaines formalités pour réduire les frais administratifs
  • Négocier des honoraires forfaitaires avec les professionnels intervenant sur le dossier

Une gestion efficace de ces aspects permet généralement de réduire de 30% à 50% la durée totale de la procédure et de maîtriser le budget global de l’opération.

L’adoption d’une approche stratégique de la liquidation transforme cette procédure souvent perçue comme subie en une démarche maîtrisée et efficiente. Elle permet à l’associé unique de tourner sereinement la page de son activité entrepreneuriale, sans laisser de passif juridique ou financier.

Perspectives et évolutions de la publicité légale pour les EURL

Le domaine des annonces légales connaît actuellement des mutations significatives, sous l’effet conjugué des évolutions technologiques et des réformes législatives. Ces transformations impactent directement les modalités de publication des annonces de liquidation d’EURL et ouvrent de nouvelles perspectives.

Dématérialisation des procédures

La dématérialisation représente sans doute l’évolution la plus marquante dans le domaine des annonces légales. Cette tendance se manifeste à plusieurs niveaux :

La loi PACTE du 22 mai 2019 a instauré un portail électronique central des annonces légales, opérationnel depuis 2022. Cette plateforme, gérée par la Direction de l’information légale et administrative (DILA), centralise l’ensemble des annonces publiées dans les journaux habilités, facilitant ainsi leur accessibilité et leur traçabilité.

Les journaux d’annonces légales proposent désormais des interfaces en ligne permettant de soumettre directement le texte de l’annonce, de procéder au paiement et de recevoir l’attestation de parution par voie électronique. Ces solutions simplifient considérablement les démarches pour le liquidateur ou son mandataire.

Les greffes des tribunaux de commerce acceptent maintenant les justificatifs de publication sous forme numérique certifiée, ce qui fluidifie le processus de dépôt des formalités. La plateforme Infogreffe permet même de réaliser l’intégralité des démarches en ligne, de la rédaction de l’annonce jusqu’à la mise à jour du RCS.

Cette dématérialisation progressive réduit les délais, minimise les risques d’erreur et améliore la traçabilité des publications. Elle s’inscrit dans une démarche plus large de modernisation des formalités des entreprises.

Évolutions législatives récentes et à venir

Le cadre législatif et réglementaire des annonces légales a connu plusieurs évolutions significatives ces dernières années :

La loi n°2019-486 du 22 mai 2019 (loi PACTE) a introduit plusieurs mesures visant à simplifier et à moderniser les obligations de publicité des entreprises. Elle a notamment prévu la création du portail électronique central mentionné précédemment.

Le décret n°2019-1216 du 21 novembre 2019 a modifié les règles de tarification des annonces, en instaurant un tarif au caractère uniforme par département, remplaçant l’ancien système à la ligne. Cette réforme a généralement conduit à une réduction des coûts de publication.

La loi n°2022-172 du 14 février 2022 en faveur de l’activité professionnelle indépendante a renforcé la protection de l’entrepreneur individuel et modifié certaines règles applicables aux liquidations d’entreprises unipersonnelles.

Des évolutions supplémentaires sont attendues dans les prochaines années, notamment :

  • L’intégration complète des annonces légales dans le guichet unique des formalités d’entreprises
  • L’harmonisation européenne des règles de publicité légale
  • Le renforcement des mesures de simplification pour les très petites entreprises

Impact des réformes sur la sécurité juridique

Les transformations en cours soulèvent des questions légitimes concernant la sécurité juridique des procédures. Si la dématérialisation et la simplification présentent des avantages indéniables, elles comportent également certains risques :

La multiplication des plateformes et des intervenants peut engendrer une fragmentation de l’information légale, rendant plus difficile la vérification exhaustive des publications par les tiers intéressés.

L’accélération des procédures, si elle répond à une attente légitime des entrepreneurs, ne doit pas se faire au détriment de la protection des créanciers. Le délai d’un mois entre la publication et le dépôt au greffe reste une garantie fondamentale qui ne saurait être remise en cause.

La jurisprudence récente témoigne de cette préoccupation. Dans un arrêt du 17 mars 2021, la Cour de cassation a rappelé que les formalités de publicité, même dématérialisées, demeurent substantielles et que leur non-respect peut entraîner l’inopposabilité des actes concernés.

Pour maintenir l’équilibre entre simplification et protection des tiers, plusieurs pistes sont explorées :

  • Le renforcement des contrôles automatisés sur les contenus publiés
  • L’amélioration de l’accessibilité des informations pour les créanciers
  • La mise en place de systèmes d’alerte permettant aux parties prenantes d’être informées des publications les concernant

Ces évolutions dessinent progressivement un nouveau paradigme de la publicité légale, plus fluide et plus accessible, tout en préservant sa fonction essentielle d’information des tiers. Pour les entrepreneurs confrontés à la liquidation de leur EURL, elles représentent une opportunité de simplification bienvenue dans un parcours souvent perçu comme complexe et contraignant.

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